Artistes en quarantaine 2: Franck Chartier de Peeping Tom

Sophie Soukias
© BRUZZ
23/03/2020

En ces temps d’introspection et de confinement forcés, BRUZZ a demandé à des artistes bruxellois leur antidote à l’ennui, aux heures, aux jours et aux semaines qui se succèdent et se ressemblent. Comment garder l’inspiration depuis son salon ? Episode 2 : Franck Chartier de la compagnie Peeping Tom.

Vous avez dit psychose, huis clos, suffocation ? À l’heure du lockdown généralisé, les spectacles de la compagnie bruxelloise Peeping Tom prennent les traits d’inquiétants contes prémonitoires. Qu’il s’agisse de leur trilogie familiale hallucinée, clôturée sur Kind l’année dernière, ou encore de leur saga claustrophobique Le Jardin, Le Salon, le Sous-sol – mise à disposition dans son entièreté sur Viméo pour l’occasion – Peeping Tom n’a cessé d’explorer nos angoisses et nos solitudes les plus profondes.

Alors rien d’étonnant qu’en ces journées de quarantaine obligatoire, Franck Chartier, qui codirige la compagnie de renommée internationale avec sa compagne Gabriela Carizzo, ait choisi d’embrasser l’anxiété ambiante plutôt que de la refouler.

Vous vous sentez le courage d’apprivoiser vos démons ? Chartier vous embarque, à travers une sélection de références littéraires et cinématographiques, dans l’univers noir et suffocant de Peeping Tom. Sous des dunes de sable asphyxiantes, au milieu de hordes d’aveugles épouvantés, en compagnie d’enfants séquestrés par leurs parents psychopathes, sur une route ravagée par l’apocalypse.

« Avec Peeping Tom, on cherche toujours le côté sombre de l’existence. On n'est pas très utopistes », dit Chartier. « Le confinement, c’est un moment pour relativiser, juger et analyser. J’espère qu’on en ressortira avec un nouveau rapport au monde et à la mondialisation, que cette crise changera la donne pour l’humanité et la planète ».

Claquer des dents avec Canine

Si les âmes sensibles savent qu’elles doivent s’abstenir de regarder les films du réalisateur grec Yórgos Lánthimos en temps de cataclysme. Canine (Dogtooth) vous permettra néanmoins de relativiser vos conditions d’enfermement. Récompensé du prix Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2009, ce film sombrement dérangeant plonge le spectateur dans le quotidien d’une famille vivant dans l’isolement et dont les enfants, retenus prisonniers grâce aux stratagèmes pervers mis en place par leurs parents, ne sont jamais sortis de la propriété familiale.

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Perdre le nord avec The Road

Dans The Road (2006) de l’Américain Cormac McCarthy, l’apocalypse annoncée se déchaîne, engloutissant l’espèce humaine sur son passage. Au milieu du désastre, un père et son fils marchent sur une route en direction du Sud. Alors que les êtres qui les entourent se déshumanisent au fur et à mesure que le monde se consume, l’amour qui lie le père et le fils se dresse comme un rempart contre le désespoir.

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Se plonger dans le noir avec L’Aveuglement

Signé de la plume de l’écrivain et prix Nobel de littérature portugais José Saramago, L’Aveuglement, paru en 1995, esquisse le décor sinistre d’un pays foudroyé par une épidémie de cécité. Alors que les premières victimes sont mises en quarantaine ou livrées à elles-mêmes, la maladie se répand à la vitesse de l’éclair et seule une femme semble échapper à la fatalité. L’Aveuglement fut porté à l’écran en 2008 par le réalisateur brésilien Fernando Meirelles.

S'enterrer vivant avec La Femme des Sables

Adapté du roman éponyme de l’écrivain japonais avant-gardiste Kôbô Abe, le film La femme des sables sort sur les écrans en 1964 dans un Japon qui se remet douloureusement des ravages de la bombe atomique. Dans ce chef-d’œuvre métaphorique signé Hiroshi Teshigahara, un homme se rend sur une plage pour y récolter des insectes rares. Ayant décidé de passer la nuit chez l’habitant, une femme seule vivant dans le fond d’un trou de sable, il se réveille le lendemain, pris au piège de cette étrange habitation.

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