Le poète belgo-marocain invite pour un recueil et une soirée des auteurs arabophones de Belgique à écrire sur leur pays d’adoption. Un regard à la fois proche et lointain.
Taha Adnan écrit sur son pays d'adoption
Quel est donc ce poète ?
Taha Adnan est arrivé à 26 ans à Bruxelles. Il était, comme il aime à le rappeler, un produit fini « made in Morocco ». C’était il y a plus de vingt ans. Poète, il a toujours continué à écrire et à publier en arabe. Son dernier recueil, publié en 2016 s’appelle Ton sourire est plus beau que le drapeau national.
« Quand je pense et je parle en arabe », explique-t-il, « j’ai plus de contrôle sur mes idées et mes points de vue. J’exprime aussi mes inquiétudes et mes problèmes avec plus de profondeur, de sincérité, de nuance. Car la langue est porteuse d’une vision et d’une opinion du monde. »
Bruxellois depuis vingt ans, il a noué avec cette ville où il réside un lien très fort et particulier. Une ville où, grâce à l’importante communauté marocaine, et à la langue française, il ne s’est jamais senti un étranger. Il n’en voit pas moins Bruxelles comme une ville multiculturelle où aucune langue ne domine et où les nouveaux arrivants peuvent plus vite, à la différence peut-être de Paris, Berlin ou Amsterdam, s’acclimater et trouver de nouveaux repères.
Existe-t-il une littérature belge arabophone ?
Oui et de plus en plus. Arrivée dans les valises de tous ces auteurs venus d’ailleurs qui s’établissent ou transitent en Belgique, cette littérature de la diaspora parle de notre pays avec un autre regard et d’autres codes. Dans Ceci n’est pas une valise, Récits arabes sous un ciel belge, Taha Adnan a réuni dans un recueil dix-sept auteurs à qui il a demandé d’écrire sur leur pays d’adoption.
Ils viennent du Maroc, d’Irak, d’Égypte, de Palestine et ils écrivent sur Bruxelles, Anvers, Bruges, Charleroi ou les Ardennes. Leurs récits mettent en scène l’ouvrier et le chômeur, le migrant et le réfugié, l’étudiant et l’intellectuel, reflets de la diversité de la présence arabe entre les forêts ardennaises et la mer du Nord.
Pourquoi venir les écouter ?
Entendre le temps d’une soirée des écrivains arabes se pencher sur la Belgique, goûter nos frites, les boulets sauce lapin ou les soles meunières, c’est un regard frais sur un pays qu’on croit connaître et c’est l’assurance que la langue est à la fois un vecteur d’identité et un outil de communication et de partage d’émotions.
> Ceci n'est pas une valise - Des écrivains arabes racontent leur Belgique. 27/09, 20.00, Bozar, Bruxelles
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