Cet hommage aux activistes du sida français qui, au début des années nonante, ont réclamé avec colère et vitalité de l’attention, vous éblouit autant qu’il vous prend aux tripes.
Non pas parce que des jeunes gens magnifiques tombent malades et meurent, non pas parce que cette maladie cruelle, et à l'époque fatale, suscite la compassion. Mais bien parce que nous sommes témoin d’une lutte légitime de vie ou de mort qui se devait d’être célébrée de toute urgence.
Le scénariste (Entre les murs) et réalisateur (Eastern Boys) Robin Campillo combat l’oubli et vous fait prendre part à la lutte pendant plus de deux heures, - parler, -rire, -pleurer, - danser, mourir et continuer avec des jeunes qui vivaient pour deux. On apprend à connaître les activistes d’Act Up de l’intérieur.
L’attention se porte davantage sur les réunions que sur les actions spectaculaires parce que les débats internes, très animés, en disent plus sur la confrérie et sur son mode opératoire. Dans la seconde partie, l’attention glisse du collectif vers l’individu. Un couple se sent obligé de se retirer lorsque la mort approche. Le choix du titre relève du mystère mais ce qui est certain, c’est que ce film couronné à Cannes accélère les battements du cœur.
> 120 battements par minute. FR, dir.: Robin Campillo, act.: Nahuel Pérez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel
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