L’Amant double s’inspire de Lives of the Twins de l’exceptionnelle écrivaine américaine Joyce Carol Oates, affirme son admiration pour Hitchcock et De Palma (Sisters !) et reconnaît sa parenté avec Dead Ringers de David Cronenberg.

Reste que le dernier François Ozon ne pouvait pas être plus Ozon : stylé, osé et provocant tout en étant de bon goût. Espiègle et humoristique sont les mots magiques qui permettront de dépasser le grotesque avec lequel ce thriller flirte par moments. Une jeune femme fragile (une ravissante et délicieusement mystérieuse Marine Vacth) souffrant de crampes au ventre inexplicables entame une relation amoureuse avec son psychanalyste et ensuite avec son jumeau secret et potentiellement nuisible.

Visiblement, Jérémie Renier s’amuse dans ce double rôle ainsi que dans les nombreuses scènes de nu. Attendez-vous à des histoires de jumeaux cannibales, de psychothérapies inquiétantes, de désirs profonds inexprimés ainsi qu’à un éventail de fantasmes sexuels et plus de jeux de miroirs qu’au palais des miroirs.

Mais la vérité importe sans doute moins que le fait qu’Ozon se lâche complètement d’un point de vue stylistique et que le spectateur est forcé dans le rôle actif d’un voyeur. La première minute du film ne s'est pas écoulée que vous avez déjà vu un vagin se transformer en œil.

> L’Amant double. FR, dir.: François Ozon, act.: Marine Vacth, Jérémie Renier, Jacqueline Bisset

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