Hmmm, la sorcière de l’amour, où est-elle quand on a besoin d’elle ? Dans le cas qui nous occupe, il n’est peut-être pas avisé de faire appel à Elaine (Samantha Robinson), la sorcière sexy au cœur brisé de The Love Witch, un mélodrame d’horreur rétro de l’Américaine Anna Biller avec de superbes couleurs Technicolor.

Non pas qu’Elaine soit de ces féministes du style manche à balai vociférant, parce que de la classe, elle en a. Surtout lorsqu’elle se promène dans sa Mustang décapotable rouge sang et porte de ravissantes robes victoriennes. Seulement, elle a beau être glamour, il se trouve qu’elle est folle: cette narcissique pathologique jette des sorts aux hommes, ôtant à ses victimes leur masculinité, et la vie aussi.

Biller – qui a presque tout fait elle-même: de la réalisation au montage en passant par les costumes – construit autour de cette femme fatale au sang-froid une fabuleuse fantaisie féministe sur la tyrannie du patriarcat et la peur que suscite chez l’homme l’amour qu’une femme veut lui donner.

Ce qui est particulièrement remarquable, c’est la manière dont Biller joue avec les archétypes et le genre cinématographique. Elle donne à son style effronté une esthétique sublime, souvent irrésistible. Faites confiance au tarot : The Love Witch est une fantaisie exaltante.

> The Love Witch. US, dir.: Anna Biller, act.: Samantha Robinson, Jeffrey Vincent Parise

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