Philip Catherine célèbre son 75e anniversaire

Un casting varié mais au centre : une voix. Celle des six cordes maniées par Philip Catherine qui nous livre du pur lyrisme comme par enchantement, avec la passion d’un débutant, entouré de très bons (amis) musiciens.

À qui avons-nous affaire ?
Au Bruxellois qui sait faire chanter sa guitare. S’il est vrai que Philip Catherine est né à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale, d’une mère anglaise et d’un père belge, c’est au cœur de notre capitale, avenue de Stalingrad, qu’il a grandi. Avant d’être applaudi pour son jeu lyrique, il évoluait au sein de la scène jazz locale au sommet de laquelle il s’était hissé très jeune, toujours à l’affût d’artistes internationaux avec qui faire des jams ou même partir en tournée.

Depuis sa percée, au milieu des années septante, il a joué avec, entre autres, Charles Mingus, qui l’a même un jour appelé Young Django, Chet Baker et son ami proche Toots Thielemans. Il les a tous enterrés. Peut-être bien parce qu’il se la joue sobre, préférant les constructions simples et les mélodies sans fioritures. C’est aussi pour cette raison qu’on l’appelle le dernier vrai romantique du jazz. Si cette image de Professeur Tournesol lui colle à la peau, sur scène, il sait comme nul autre ne faire qu’un avec son instrument.

Y a-t-il une raison de faire la fête ?
Eh bien oui, Catherine soufflera ses 75 bougies le vendredi 27 octobre et fêtera l’événement une semaine plus tard à Flagey - où il s’est produit à plusieurs reprises ces dernières années, et qui lui donne cette fois carte blanche pour composer lui-même le programme. Afin d’appuyer cet anniversaire, paraîtra le 13 octobre un coffret cinq CD.

On y trouve un enregistrement solo inédit datant de 1979 pour Radio Bremen ainsi que les quatre disques qu’il a enregistrés entre 1974 et 1982 pour Atlantic et Electra, à savoir les albums qui ont fait sa renommée Septembre Man et Guitars, mais aussi Babel et End of August. Le coffret couvre la période où Catherine est passé de talent local à pionnier flamboyant de la scène jazz européenne.

Pourquoi vous en serez ?
Parce que vous ne pouvez qu’éprouver du respect pour un musicien qui sait si bien s’abandonner à sa musique, et parce que le guitariste au cœur des festivités rassemblera autour de lui une belle brochette de sidemen qui l’ont suivi tout au long de sa carrière. Le batteur Gerry Brown était déjà présent du temps des disques produits par Marc Moulin qui l’ont révélé. Nicolas Fiszman jouait la contrebasse sur End of August et sur le projet Strings de Catherine en 2015 qu’il a également présenté à Flagey.

Au tournant du siècle, il a partagé la scène avec le pianiste Bert Van den Brink et le trompettiste Bert Joris. Son quartet bruxellois plus récent avec le pianiste Nicola Andrioli, le contrebassiste Philippe Aerts et le batteur Antoine Pierre, lui a valu les éloges de Toots Thielemans. Catherine est de retour à Flagey dans des configurations familières et d’autres moins. Ce sera l’occasion de le voir pour la première fois en trio avec les pianos de Van den Brink et d’Andrioli à ses côtés.

> Happy 75th Birthday Philip Catherine! 03/11, 20.15, Flagey, Ixelles