1615 RESTO Ginette Bar

| Ginette Bar

Review
Score: 3 op 5

Vendu mais racheté | Ginette Bar

Michel Verlinden
© BRUZZ
09/05/2018

La bière Ginette s’est offert une vitrine sur la place du Luxembourg. Même si l’on n’adhère pas à la marque, il faut reconnaître que l’enseigne se défend.

À l’heure où l’art urbain se remet en cause en raison de sa - trop - grande popularité, on entend souvent dire d’un artiste issu de la rue qu’il est un « sell out » - un « vendu » - quand il a le malheur de passer en galerie. Le concept pourrait s’exporter au sein de ce que l’on nomme la mouvance « craft », comprendre les amateurs de bières artisanales. Pour ces derniers, deux comportements sont bannis : d’une part, faire réaliser sa bière à façon par un brasseur tiers (surtout si on ne le mentionne pas clairement sur l’étiquette) ; de l’autre, profiter de son succès pour se vendre à un grand groupe industriel et ainsi lui offrir la possibilité d’avancer sous le couvert d’un masque de respectabilité.

Disons-le sans ambages, la marque Ginette cumule ces deux tares, d’où une vilaine étiquette qui lui colle au goulot. Fabriquée par la brasserie La Binchoise et rachetée par le monstre AB InBev, cette bière n’a aucun crédit auprès des passionnés de malt et de houblon. Cette absence de crédibilité ne l’a pas empêché d’ouvrir une sorte de « flagship store », qui sera sûrement amené à être décliné dans d’autres villes, sur la place du Luxembourg. On en a poussé la porte le temps d’un déjeuner. Force est de le reconnaître, la formule a beau être ficelée marketing de toutes pièces, elle est opérante. Le cadre décline trois salles en enfilade qui convoquent une esthétique panachant pub anglais, « diner » US et touches décoratives ethniques. On aime surtout l’espace du fond customisé par l’excellent duo Mon Colonel & Spit.

Mais la meilleure surprise vient de l’assiette qui vaut le détour. Bio à 90% et signée par l’équipe du traiteur Jean-Michel Loriers, elle vaut beaucoup mieux que les habituelles tranches de salami servies dans ce genre de configuration. Saisonnière, l’assiette bien beurrée d’asperges blanches (16 euros) servies à la flamande, affiche des contours grillés au four à charbon de bois. Super bon. Mais il y a également de l’entrecôte maturée, du saumon en sashimi, un burger wasabi et avocat sans pain, de la burrata… Et si accompagner ces délices d’une Ginette vous arrache le gosier, il reste toujours de l’Orval (5,20 euros) à la carte.

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