"L'imam de la Grande Mosquée aurait du être entendu"

"Mon client aurait dû être entendu" a déclaré Hicham Chibane, l'avocat de Abdelhadi Sewif, imam de la Grande Mosquée de Bruxelles, au Conseil du Contentieux des Etrangers, mardi. Le permis de séjour de l'imam a été retiré mais celui-ci est allé en appel. Le Conseil du Contentieux des Etrangers émet un arrêt de six semaines.

Le permis de séjour a été retiré sur la base d'un rapport de la Sûreté de l'Etat rédigé en décembre 2016 dans lequel l'imam est décrit comme "communautariste". Abdelhadi Sewif tiendrait également des propos "réactionnaires" concernant l'égalité des sexes. Son avocat nie "fermement" ces accusations.

Son avocat avance sept arguments pour appuyer sa demande d'appel, comme la "rupture des liens" en rapport avec le retour de l'imam égyptien dans son pays d'origine.

" Le rapport de la Sûreté de l'Etat est incomplet"
Hicham Chibane révèle que le rapport "n'a jamais été porté à la connaissance" de son client, et "qu'il n'a pas pu donner sa propre interprétation alors qu'il s'agit d'un débat théologique". De plus, le rapport de la Sûreté de l'Etat est "incomplet et contient des banalités sur les différents courants de l'islam".

Selon son avocat, "aucun argument précis n'est avancé". Hicham Chibane, l'imam de la Grande Mosquée aurait "dû être entendu au préalable". "Il a été entendu dans le passé et il est toujours à disposition des autorités",

"Anticipation d'une nouvelle loi"
Selon l'avocat, le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Theo Francken, a aussi pris la décision d'anticiper la nouvelle loi du 24 février 2017 "qui prévoit que les gens peuvent être renvoyés sans être entendu". Cependant, cette loi est contestée devant la Cour constitutionnelle, selon H. Chibane.

Selon les avocats de l'Etat belge, Abdelhadi Sewif a eu l'occasion "d'apporter des arguments pertinents qui auraient pu conduire à une autre sentence mais il ne l'a pas fait".