1580 vogelzangbeek
© Ivan Put

Cet été, BRUZZ s’est donné pour mission de vous faire découvrir des petits coins de nature préservés et peu connus à Bruxelles. La vallée du Vogelzangbeek à Anderlecht vous offre une plongée dans une rivière et un écrin de nature à l’écart des assauts de l’urbanisation.

La réserve de la vallée du Vogelzangbeek est comme un îlot de résistance verte dans un paysage sans âme de zonings industriels, de rubans autoroutiers et de cultures maraîchères. Tampon entre Anderlecht et Leeuw-Saint-Pierre, cette réserve inattendue et assez peu fréquentée, en dehors de quelques riverains promenant leur chien, forme comme une couronne qui encercle le cimetière d’Anderlecht par l’arrière.

Plusieurs points d’entrée sont possibles, celui qui donne le plus directement accès au cœur de la réserve se situe en bordure de la chaussée de Mons, en face du temple jaune et bleu du géant de l’ameublement en kit. Si vous avez besoin de décompresser après avoir appris que le meuble TV « Mostorp » n’est plus de stock, il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour se vider complètement la tête.

Le portique d’entrée se situe juste à côté du parking d’un grand magasin d’électroménager. Après une centaine de mètres sur un chemin bordé d’aubépines, on débouche sur la mare de l’Hof ter Vleest. En cette saison, difficile d’y percevoir le début d’un plumage noir des quelques poules d’eau qui batifolent sur l’eau stagnante tant la végétation et les buissons de ronciers et d’orties qui la bordent forment un écran impénétrable.

La nuit tombée
En continuant tout droit, on traverse une partie boisée qui débouche sur une pâture et puis après sur le lit du Vogelzangbeek. Ce ruisseau est un des rares en région bruxelloise qui coulent encore à ciel ouvert dans son lit d’origine. Son cours sinueux est fait de coudes et recoins creusés à même la terre grasse tapissée de lierre. Il forme, pour une bonne part, la limite de la réserve et tient lieu également de frontière communale et régionale.

Les zones habitées ne sont donc jamais très loin. Ainsi depuis le sentier, on peut voir ici, le toit de tôle ondulée d’une serre, ou là, quand un riverain a été atteint d’une frénésie de débroussaillage, le jardin d’une villa momentanément ouverte à tous les regards. Les bords du ruisseau sont loin d’être accessibles tout le long du parcours tant la végétation est dense. Et quand il est accessible, on se retrouve dans un cocon sombre et vert qui ne manque pas de charme.

Certains attendent sans doute la nuit tombée pour en profiter comme en témoignent des restes de feu et les quelques canettes écrasées qui jonchent le sol. Sur l’autre berge, un pneu usagé déposé là comme une couronne mortuaire au respect de la nature. Un homme rencontré plus loin, bénévole de l’association CCN Vogelzang, le confirme. « C’est une réserve ouverte et ce n’est pas toujours facile de faire comprendre aux promeneurs qu’en échange, il faut respecter sa biodiversité.»

La mélodie des oiseaux
Ça fait un peu plus de deux siècles que le petit ruisseau a pris le nom de Vogelzangbeek. Auparavant, on l’appelait la Vleze. Son patronyme actuel viendrait d’un petit estaminet du nom de Den Vogelen Sanck qui, à la fin du XVIIIe siècle, attirait sa clientèle de dizaines de lieues à la ronde. En poursuivant le chemin, on longe une barrière basse de branches tressées isolant la plus grande des mares qui tapissent ce fond de la vallée.

Un peu plus loin, par-delà un bois de chênes et d’aulnes, on distingue les lames végétales affûtées d’une roselière. Il se dégage une impression de profusion née de la diversité de milieux et plantes qui s’imbriquent l’un sur l’autre sans se marcher sur les racines. Indifférents à cette immixtion végétale, des pylônes à haute tension dressent leur gigantesque structure métallique dans un exubérant pot-pourri de tanaisie, de persil sauvage et d’eupatoire.

En suivant le chemin tracé dans la prairie à fauche, on débouche sur l'avenue du Chant d’Oiseau qui, à gauche, entre dans Leeuw-Saint-Pierre et, à droite, tourne pour longer les hangars d’un producteur de chicons en plein air. L'horizon se dégage et on tend l’oreille dans l’espoir d’entendre chanter les oiseaux.

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