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SLT102025 Secret Life-MyriamLeroy

Thomas Ost

La vie secrète de Myriam Leroy: ‘La promesse de la graine m’émerveille’

Gilles Bechet
© BRUZZ
14/10/2025
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Plume et regard, tantôt drôle, tantôt acerbe sur son époque et ses contemporains, Myriam Leroy n’aime pas les classifications. Roman, documentaire, pièce de théâtre ou chronique radio, Myriam Leroy n’est jamais là où on l’attend. Même dans son jardin de ville où elle se met en pause... active.

Dans Ariane, elle dissèque les amitiés adolescentes, dans Les yeux rouges, en roman puis au théâtre, elle s’inspire de ce qu’elle a dû subir pour déconstruire le harcèlement misogyne en ligne. Un sujet qu’elle prolonge et développe dans le documentaire #SalePute, coréalisé avec Florence Hainaut. Dans sa nouvelle pièce au Théâtre de la Toison d’or, Myriam Leroy observe avec détachement le naufrage d’une cellule de communicants fuyant un scandale politique.

Pendant longtemps, Myriam Leroy n’a éprouvé aucun intérêt pour les animaux ou les plantes. D’abord, il y a eu l’irruption d’un chien, voulu par son compagnon : un boxer, qui a éveillé chez elle une fascination pour le vivant non humain. Puis il y a eu trois plants de tomates, offerts par son ami le chanteur Marka, qui se sont retrouvés sur la terrasse en demandant des soins et de l’attention. « J’ai trouvé tellement merveilleux de voir comment se révèlent les promesses de la graine. »

Tout est devenu très concret et obsessionnel. D’autres plantes ont suivi, en petites quantités : courgettes, petits pois, framboises, haricots ou choux de Bruxelles. Ça a généré un questionnement sur l’industrie agroalimentaire, et ça a rendu très concrets les bouleversements climatiques : les abeilles qui disparaissent, les plantes qui poussent trop vite. »

C’est en autodidacte qu’elle a mis les mains dans la terre, en potassant des livres et en suivant des tutos sur Internet. « La vie des plantes a été une source d’émerveillement et d’humilité. » Quand elle manie le plantoir et l’arrosoir, elle fait très attention et ne rêvasse pas. « C’est le seul de mes loisirs qui n’est pas utilitaire. Quand je vais voir un spectacle, un film ou une exposition, j’y vais avec un œil ouvert, en mode espionnage industriel. Pas quand je jardine. »

« Parfois, j’ai juste envie de rester chez moi, regarder les plantes pousser »

Myriam Leroy

L’année écoulée a été catastrophique pour sa maigre production. Les limaces ont fait le siège de ses plantations, qui ont demandé une attention soutenue. « J’ai un peu réduit la voilure. Je suis revenue à des choses qui sont résistantes et adaptées à nos latitudes. Je suis au service des plantes, pas l’inverse. »

Sa terrasse n’étant pas extensible, elle rêve parfois d’un grand jardin ou d’un refuge à la campagne. Mais, d’un autre côté, elle sait qu’elle a besoin de la ville et de son offre pléthorique d’activités culturelles. « Ma création n’est pas indépendante de la création des autres. J’ai envie d’être dans le bouillonnement de Bruxelles et de toutes ces choses qui m’arrachent — et parfois, j’ai juste envie de rester chez moi, regarder les plantes pousser. »