© Bea Borgers | Léa Drouet

Léa Drouet: La violence tout en douceur

Gilles Bechet
© BRUZZ
06/09/2020

Funambule de l’expression, Léa Drouet n’a pas fini de surprendre. Celle qui vient d’endosser le costume de directrice artistique de l’Atelier 210, présente sa nouvelle création, Violences, dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts. Un conte pour voir, agir et vivre autrement.

L’artiste française, installée à Bruxelles depuis 2010 après des études de mise en scène à l’INSAS, aime expérimenter avec les corps, le son, la poésie, la musique et les images pour titiller l’imaginaire du spectateur à partir d’une réalité sociale. Qu’elle rassemble un ensemble de 20 performeurs pour un concert de magnétophone cassettes ou qu’elle dialogue avec trois jeunes skateurs autour de leurs blessures et de leur rapport au risque.

Dans Violences, sa dernière création, Léa Drouet est seule dans un espace tapissé de sable. Elle nous parle de ces violences qui nous submergent, par médias interposés et qui nous sidèrent. Pour résister à la passivité qui pourrait nous gagner, elle veut revenir à des histoires. Il y a l’histoire de sa grand-mère Mado qui, petite fille, dut traverser des champs et des routes pour échapper à la rafle du Vél d’Hiv’. Et puis il y a celle de la petite Mawda, la fillette de deux ans, abattue par le tir d’un policier lors d’une course-poursuite alors qu’elle tentait avec d’autres familles d’atteindre les rivages de l’Angleterre. Un drame qui est survenu alors qu’elle-même était mère d’un enfant de cinq mois. "Pour faire entendre la violence, on ne peut pas la restituer avec violence, ça ne marche pas. Il faut de la douceur." Si le spectacle énonce les faits avec la rigueur d’une enquête, il adopte aussi le ton du conte construit dans la douceur et la fragilité des grains de sable. "La violence qui nous sidère nous empêche de voir des choses plus en périphérie, des réactions, des actions qu’on essaie de remettre au centre."

En juin de cette année, elle a été nommée directrice artistique de l’Atelier 210, une responsabilité qu’elle aborde avec la même soif de pluridisciplinarité qu’elle met dans ses spectacles. "Il y a la même volonté de sortir le spectateur de la position de témoin passif."

  • Léa Drouet, Violences. 26 > 29/11, Raffinerie, www.kfda.be

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