Souvent annoncée, maintes fois reportée, l'heure de gloire des sulfureux Anglais est sur le point de sonner. Après un parcours rocambolesque, le groupe de rock tient enfin son premier album.

HMLTD est résolument un groupe tape-à-l'œil. Dès 2015, avant même d'exhiber ses chansons, le collectif londonien attirait déjà l'attention en évitant un gros procès. "Nous avons commencé à jouer ensemble sous l'alias Happy Meal Ltd.", explique Duke, le guitariste aux cheveux peroxydés. "Puis, un jour, nous avons reçu une mise en demeure de McDonald's. La chaîne de restaurants voulait nous traîner devant les tribunaux pour utilisation d'une marque déposée." Afin d'éviter l'action en justice, le groupe élague son nom de scène, mais pas ses prétentions. "Notre objectif ? C'était de conquérir le monde."

Pour y parvenir, HMLTD s'associe à une major de l'industrie musicale. "À l'époque, ça nous semblait logique de rejoindre une structure capable de nous fournir les moyens de nos ambitions. Mais nous avons vite pigé que ça ne fonctionnerait pas…" Il faut dire que l'attitude du gang tranche avec les logiques d'une multinationale. Engagé pour engranger de la thune, HMLTD propose en effet des saillies anticapitalistes, influencées par le post-punk, la no wave et le rock d'avant-garde. Pour couronner le tout, les Anglais trimballent une garde-robe un peu kitsch et drôlement flashy.

Cet attirail leur vaut d'ailleurs une belle remontrance. Accusés d'exploiter les codes de la communauté queer et transgenre, les garçons essuient les critiques avant de faire table rase du passé. "Tous ces événements ont créé des tensions entre nous et occasionné une sérieuse perte de confiance..." Pour la retrouver, HMLTD s'enferme dans son local de répétition. Un an plus tard, le groupe revient avec une motivation renouvelée et de véritables convictions.

Hâtivement jeté dans le même panier que Shame, IDLES ou Fat White Family, le collectif se distingue par la variété de ses influences

Signé sur un label indépendant après moult rebondissements, HMLTD dévoile (enfin) son premier essai. Baptisé West of Eden, l'album jongle avec des thèmes bibliques et quelques bibelots mystiques pour évoquer des sujets d'actualité. Les morceaux 'Joanna' ou '149' se portent ainsi au chevet du féminisme. "Nous attaquons le patriarcat de front", prévient Duke. "Nous sommes contre toutes formes de masculinité toxique."

Musicalement, HMLTD est un roman-fleuve. Hâtivement jeté dans le même panier que Shame, IDLES ou Fat White Family, le collectif se distingue par la variété de ses influences. Sur disque, HMLTD ose tout, mélangeant allégrement l'électro transgénique de Peaches et la grandiloquence de Morrissey, le rock gothique de Bauhaus et les inspirations synthétiques des Pet Shop Boys ('Mikey's Song'), mais aussi l'héritage de David Bowie et quelques références western spaghetti ('To The Door'). Libéré des polémiques, délivré des diktats du marketing, HMLTD se lâche totalement. De bon augure pour les concerts...

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