Yaelokre: le folk enchanté qui captive TikTok

Et si la pop du futur se racontait comme un conte ? À la croisée des mythes, de la fantasy et des réseaux sociaux, Yaelokre, alias Keath Ósk, 20 ans à peine, redéfinit les frontières de la musique contemporaine.

Vous pensez avoir fait le tour des concepts dans la musique ? Un duo électro avec des masques de robot ? Un groupe de pop virtuel, tout droit sorti d'une bande dessinée de Jamie Hewlett ? Un extraterrestre androgyne nommé Ziggy Stardust ? Mais connaissez-vous Meadowlark, un monde peuplé de divinités et d’enfants travestis en lièvre, en chèvre, en arbre ou en cervidé ?

Cet univers improbable est celui de Yaelokre, le pseudonyme derrière lequel se dévoile un·e artiste de 20 ans, d'origine philippine et islandaise, Keath Ósk. Phénomène sur TikTok et, par extension, sur les plateformes de streaming où les écoutes se comptent désormais par millions, ce projet ultra narratif se joue à la jonction de mélodies folkloriques et d'un amour infini pour la fantasy, les contes et toutes sortes d’épopées féériques.

Ni filles, ni garçons

Sorti du bois en janvier 2024 à la faveur du morceau “Harpy Hare”, Yaelokre interprète tous les personnages de son récit, modulant sa voix à l'envi, en fonction des sentiments et traits de caractère de ses différentes incarnations animales.

Quelque part entre un épisode imaginaire du Seigneur des anneaux et une quête initiatique en pleine nature, la galaxie façonnée par Keath Ósk a également la particularité d’être non-genrée. Ici, il n’y a ni filles ni garçons, juste des personnes.

Au fil des mois et des histoires contées dans les quelques chansons enregistrées jusqu’ici, la communauté de Yaelokre s’est élargie à vive allure. Au point de rassembler plusieurs millions de fans sur les réseaux sociaux. Pas étonnant, dès lors, que le concert annoncé ce 26 septembre au Botanique, dans l’enceinte intimiste du Witloof Bar, soit complet depuis des lustres.

Une demande attisée par une autre réalité : le grand bestiaire de Keath Ósk se double d’une véritable assise musicale. Non loin des fables bucoliques de la pionnière Vashti Bunyan, de l’inspiration naturaliste d’Adrianne Lenker, des explorations vocales de Björk ou des charmes médiévaux de l’élégante Joanna Newsom, les mélodies de Yaelokre valent, à elles seules, le détour.