Quand le soleil chauffe les pavés bruxellois à blanc, il n’y a qu’une chose à faire : chercher l’ombre, le frais, le réconfort. Glaces créatives, boissons qui désaltèrent ou adresses pour faire baisser la température… Voici dix bons plans pour savourer l’été à la fraîche.
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Saskia Vanderstichele
1. Le Sunset Yuja chez Ondo
Du côté d’Ondo, le premier coffee shop coréen de Bruxelles, l’été se boit à la paille avec le Sunset Yuja, une limonade maison à base de cheong de yuja, cet agrume du Pays du Matin Calme à mi-chemin entre cédrat et pamplemousse. La fondatrice, Eujin Oh, formée au design d’accessoires à La Cambre, signe ici un lieu à son image : raffiné jusque dans le détail. Elle prépare elle-même ces cheong, sirops traditionnels obtenus par macération de fruits dans le sucre, dont elle tient les recettes de sa grand-mère. Si là-bas, on les boit chauds, ici, elle en propose aussi une version glacée et pétillante, sans caféine ni théine, parfaite pour faire redescendre la température — qui se dit justement Ondo en coréen.
Rue de Dublin, 26, Ixelles. Instagram : @ondo.bx
2. Le sorbet citron chez Giotto
Giotto, le glacier salué comme le meilleur de Belgique, vient d’ouvrir une seconde adresse à Jette. À tester absolument : le sorbet citron de Syracuse, bluffant de texture. Ici, pas de glace granitée ni de fraîcheur agressive, mais une onctuosité inattendue pour un sorbet, presque lactée, sans l’ombre d’un produit laitier. Le secret ? Un citron IGP venu tout droit de Sicile, travaillé avec précision par Christian Wu, artisan formé à la rigueur pâtissière. Ce sorbet fond en bouche tout en conservant l’éclat du fruit, entre tension acide et longueur aromatique. Un vrai coup de frais qui change des classiques.
Rue Bonaventure, 103, Jette. www.gelateriagiotto.be
3. Lila29 – Rooftop au sommet de The Standard
Perché au sommet de The Standard, hôtel flambant neuf installé en plein cœur du quartier Nord, Lila29 coche toutes les cases du rooftop idéal : vue à couper le souffle et direction artistique signée Jaspers-Eyers Architects et Bernard Dubois. À la carte de cette enseigne perchée : des tapas inspirées par l’Espagne - croquettes, presa iberica, tortilla, arroz negro - à picorer avec des cocktails réalisés dans les règles de l’art – notamment le Spritz à base de vermouth à la figue et au jalapeno. A ne pas manquer : le rez-de-chaussée transformé en jungle urbaine, un véritable sas de décompression garantissant à lui seul la descente en température.
Boulevard Albert II, 30, Bruxelles. www.standardhotels.com
4. Orange is the new chill
Direction l’Autriche avec ce vin orange légèrement perlant que l’on doit à Meinklang, figure majeure du vin nature européen. Le Weißer Mulatschak, issu de cépages blancs comme le Grüner Veltliner ou le Welschriesling, séduit par sa robe trouble, sa bulle fine et ses notes de zeste, de fleurs et de fruits à noyau. En bouche, c’est vif, sec, avec une amertume légère façon thé glacé. À boire très frais, sur une focaccia, une salade acidulée ou une après-midi caniculaire. En bonus : il est dispo chez Titulus à 14,50 €, ce qui en fait l’un des meilleurs rapports fraîcheur/prix de la capitale.
Chaussée de Wavre, 167a, Ixelles. https://titulus.be/
5. Le Fraisier de Jonathan Salomon
Après avoir œuvré dans l’ombre comme ghost pâtissier et s’être fait la main dans plusieurs adresses bruxelloises (Saint-Aulaye, Hopla Geiss…), Jonathan Salomon ouvre enfin sa propre boutique. Et il frappe fort avec un fraisier à la japonaise, dessert signature tout en légèreté. À la place de la génoise classique, une version nippone ultra-aérienne, presque mousseuse. Dessus : une chantilly au mascarpone et vanille, soyeuse sans être lourde, un confit de fraises pour la tension, et quelques fruits frais juste posés. Le tout est d’une finesse rare, pensé pour un été aéré.
Chaussée d’Alsemberg, 622, Uccle. Instagram : @jonathansalomonpatisserie
6. Café Costermans
Le Sablon n’est pas vraiment connu pour son appétit de nouveautés. Il semblerait pourtant que les temps changent du côté de ce quartier conservateur. La preuve avec le Café Costermans, nouvellement installé l’arrière d’une galerie d’antiquités.
Depuis le XVIIIe siècle, cette famille chine l’excellence. Aujourd’hui, la nouvelle génération, Valérie et Arnaud Jaspar, perpétue cet esprit de curiosité, mais le transpose à table en ouvrant un café à manger dans un bâtiment classé, en retrait de la place. Celui-ci se situe dans une petite cour discrète, bordée de murs en vieilles pierres, qui fait valoir une terrasse en pavés, baignée de lumière douce, où l’on prend le frais loin du tumulte.
Dès les beaux jours, ce havre de paix se découvre comme un repaire précieux : abrité, calme, naturellement tempéré, presque hors du temps. À l’intérieur, trois salles en enfilade prolongent cette sensation de fraîcheur. Le mobilier chiné, les œuvres aux murs, les nuances douces et l’absence de clinquant donnent au lieu un ton juste, entre sobriété et personnalité. Ici, rien ne pèse, tout respire. Cette légèreté se retrouve dans la cuisine. Le chef Antoine Bournat (ex-Stirwen) signe une carte courte, lisible, saisonnière. Chaque plat semble pensé pour mettre en valeur la vivacité des produits, leur franchise, leur éclat.
Parmi les propositions du moment : une burrata servie avec fenouil croquant et agrumes, une salade de haricots verts, œufs mollets et vinaigrette vive, ou encore un vitello tonnato d’une grande netteté, qui évite la surcharge au profit d’un équilibre précis.
À midi, difficile de passer à côté du tuna melt, devenu plat phare. Le sandwich toasté, garni d’un thon bien relevé, de provolone, d’un deuxième fromage filant, de cornichons Malossol et d’une pointe de pâte de piment, est accompagné d’une salade fraîche et herbacée, toute en textures et parfums. C’est gourmand, généreux, mais sans lourdeur. Pour finir, une crème au chocolat maison façon Danette apporte sa touche de douceur — légère, peu sucrée, parfaitement texturée.
Même chose du côté des vins : la fraîcheur s’invite avec un Muscadet « Indigène » de Nicolas Réau, ou s’arrondit dans un Saint-Émilion Grand Cru bien choisi, qui n’oublie pas que le vin, c’est aussi le fruit. Le Café Costermans insuffle un vrai vent de fraîcheur au cœur d’un quartier souvent figé. Par son cadre apaisant, son service détendu, sa cuisine limpide et digeste, il s’impose comme l’une des rares adresses du Sablon où l’on se pose sans manières, pour manger juste et bien - et où l’on revient, non pour se montrer, mais simplement pour respirer.
Place du Grand Sablon, 5, Bruxelles. Instagram : @cafecostermans
7. Saucisses grillées
Si pour vous l’été, c’est griller des saucisses au grand air, cette adresse est pour vous. Ouverte tout récemment rue Jean Volders à Saint-Gilles, Saucisses dépoussière la boucherie traditionnelle. Aux commandes, Simon Bomans, ancien analyste financier devenu artisan du boyau, qui travaille à l’ancienne une viande de porc belge sans additifs. À la carte : des créations savoureuses et franches comme la Purple Rain (chou rouge, poire, vinaigre de framboise), la Blue Monday au bleu affiné ou encore la Orange Trip au cheddar et jalapeños fermentés. Fraîche, locale, engagée, cette boucherie monomaniaque donne sacrément envie de rallumer les braises.
Avenue Jean Volders, 55, Saint-Gilles. Instagram : @sauciss.es
8. La Petite Boulba
Parfois, on aimerait qu’une bonne bière ne dépasse pas les 3% de volume d’alcool, surtout quand il fait chaud. C’est tout le pari réussi de la Petite Boulba, bière de table brassée par les champions de la Brasserie de la Senne. Son origine ? Une blague de brasseurs : couper la Taras Boulba avec de l’eau pétillante pour une « petite bière » qui n’empêcherait pas de reprendre le travail. Résultat : une blonde trouble à 2,8 %, sèche, florale et résolument désaltérante. Une mousse fine, une amertume franche mais fugace, ainsi qu’une buvabilité redoutable. À glisser dans un panier de pique-nique ou à déboucher dès midi sur une planche de charcuterie — elle coche toutes les cases de la bière estivale, sans flonflons ni faux-semblants.
https://brasseriedelasenne.be/
9. Roméo
Perché au sommet de la Royale Belge, Roméo s’impose comme l’un des spots les plus ensoleillés de la saison. Dans un décor tropical fait de palmiers, transats et banquettes moelleuses, le rooftop du Mix déploie une ambiance résolument détendue, entre cocktails bien agités, tacos parfumés, corn ribs grillés et guacamole maison. La carte boisson mise sur les vins nature de Cave Coop, les long drinks soignés, le tout rythmé par des DJ sets groovy dès le jeudi et jusqu’au samedi soir, de 17h à minuit. Idéal pour prolonger l’apéro ou danser face à la Forêt de Soignes, sans jamais quitter Bruxelles.
Boulevard du Souverain, 25, Watermael-Boitsfort. www.mix.brussels
10. Spritz sans alcool
Envie d’un apéritif sans l’effet secondaire ? Envie de profiter du soleil en toute lucidité. Aperiniets, dernier-né de la maison belge Niets, coche toutes les cases du spritz nouvelle génération : sans alcool, mais pas sans goût. Élaboré à Bergame, il mêle orange sanguine, écorce d’orange sicilienne, gentiane et herbes amères dans une composition aussi fraîche que complexe. À boire pur sur glace, allongé à l’eau pétillante, voire twisté d’un trait de prosecco pour un low alcohol chic, il incarne la nouvelle vague des apéritifs qui n’abrutissent pas. Disponible en ligne, c’est l’allié parfait des apéros au soleil — sans compromettre ni la tête, ni le palais.