© Josef Wittlich
Review
Score: 4 op 5

Les femmes dans l'art but ?

Gilles Bechet
© BRUZZ
14/11/2018

À l’occasion de la présidence autrichienne pour le Conseil de l’Union européenne, Art et Marges a invité Hannah Rieger à présenter une sélection des œuvres rassemblées en 27 années de collection d’art brut.

Il vaut mieux ne pas avoir une image préconçue de ce que peut être l’art brut, les œuvres déjouent presque toujours nos attentes. Et c’est à nouveau le cas dans la nouvelle exposition d’Art et Marges. Dans le titre, un point d’interrogation qui indique que les femmes sont autant derrière les pinceaux et les crayons que devant. À la fois auteures et sujet. Des femmes dessinent et des hommes dessinent des femmes.

La seule chose qui rassemble ces œuvres, c’est l’absence de calcul. Elles ne sont pas brutes pour rien. Le « style » n’est pas important, il n’est qu’un outil pour représenter une vision, un réel rêvé ou un rêve aussi concret que le réel. Au fil des œuvres, c’est comme si les grands mouvements de l’histoire de l’art du vingtième siècle étaient passés dans une centrifugeuse, pour en ressortir plus vrais et plus intenses. Il y a dans les femmes-fleurs d’Aloïse Corbaz une langueur psychédélique et une préciosité Art nouveau. Le dessin nocturne de Gertrude Honzatko-Mediz, où une jeune femme plonge ou danse devant un horizon de figures grimaçantes, se pare d’un onirisme symboliste.

Les jeunes femmes victoriennes à la voilette et aux larges chapeaux de Madge Gill pourraient sortir d’un dessin d’Edward Gorey. Avec ses dessins aux larges aplats monochromes cernés de noir, Josef Wittlich a quelque chose de résolument pop. Ses sujets sont inspirés de reproductions de peintures académiques, de sujets religieux, de couples princiers ou de vedettes de l’actualité. Presque la ligne éditoriale du magazine Interview. Le réflexe sériel et répétitif hante souvent ces visionnaires de la marge.

Oswald Tschirtner avec ses hommes-pieuvres alignés d’un trait minimaliste est un des grands noms de l’art brut et une des premières acquisitions d’Hannah Rieger. Un fil rouge qui lie tous ces artistes? Ils ont travaillé en solitaire à l’écart du monde artistique, souvent en lutte contre un psychisme rebelle. Le dessin était pour elles et pour eux presque toujours une bouée, un gouvernail dans une vie chaotique, ainsi qu’un portail vers un monde de paix et de beauté.

Les femmes dans l'art brut? > 10/2, Art et Marges

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