1675 parasite

Parasite a gagné la Palme d'Or

Review
Score: 5 op 5

Parasite: Bong Joon-ho en forme

Niels Ruëll
© BRUZZ
11/09/2019

Ça tourbillonne, ça électrise, ça a gagné la Palme d’or. Le drôle et pointu Parasite du Hitchcock coréen Bong Joon-ho mérite d’être un grand succès.

Depuis vingt ans, le cinéma coréen centenaire échappe au battage médiatique : bien que les grands films, tous genres confondus, se succèdent, sa popularité ne grandit pas au niveau international. Espérons que le premier vainqueur coréen de la Palme d’or (d’une longue série  ?) va renverser la vapeur. Parasite est déjà un succès en France.

Tout pour plaire

Le film de Bong Joon-ho a tout pour plaire. Le genre de cinéma allant de soi plutôt que tape à l’œil. Une histoire avec des rebondissements à faire pâlir Alfred Hitchcock. Du contenu. D’excellents acteurs qui n’ont aucune difficulté avec le plus grand miracle : alterner parfaitement et de façon fluide l’absurde, la satire, le suspense et la tragédie.

Bong Joon-ho avait déjà étonné avec Memories of Murder, The Host et Mother. Parasite est à la fois un divertissement tourbillonnant et le reflet d’un des plus grands problèmes actuels en Corée comme dans la plupart des pays du monde : le fossé entre les très pauvres et les très riches, la société de classes qu’engendre le capitalisme.

Inévitable

Deux familles coréennes de quatre personnes pourraient passer l’une pour l’autre si ce n’est qu’une des familles n’a rien et que l’autre a tout. Rusée et entreprenante, la famille pauvre se fait embaucher entièrement au service du palais luxueux de la famille riche, sans méfiance et coupée des réalités. La confrontation est inévitable. Nous n’en dirons pas plus pour ne pas gâcher la surprise.

La lutte des classes qui tourne au chaos et la triste impossibilité de vivre ensemble sans se parasiter les uns les autres est dépeinte ici avec une imagination féconde, une dérision humaniste et une attitude punk anticonformiste sans être naïve.

On ne peut pas faire mieux pour atténuer la cruauté de la réalité et l’espoir quasi inexistant d’une amélioration, d’un système qui ne pousserait pas les familles à tourner fou.

> Parasite
du 11 septembre

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