Petit Guide Pratique du BSF 2018

Nicolas Alsteen
© BRUZZ
13/08/2018
© Steve Michiels

Pendant cinq jours, la capitale passe à l’heure du Brussels Summer Festival, manifestation majeure de l’été en ville. À côté des têtes d’affiche incontestables (Orelsan, Roméo Elvis x Le Motel, Camille), la programmation laisse entrevoir de nombreuses découvertes et quelques surprises. Pour s’y retrouver, BRUZZ plante le décor via un panorama pratique et plutôt ludique.

Plaisir coupable

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© Steve Michiels

Quand il n’est pas à l’affiche d’un film populaire, l’acteur Jared Leto joue à fond son rôle de chanteur avec Thirty Seconds to Mars (18/8, 22.30, place des Palais). Le groupe formé en compagnie de son frère Shannon vient de publier America. Inspiré par les us et coutumes en vigueur sous la bannière étoilée, ce cinquième album critique l’administration Trump et déballe au grand jour les habitudes de la société américaine (le goût du sport, l’amour des médicaments, l’esprit d’entreprise ou la célébrité). Pour l’occasion, Jared Leto se métamorphose en hippie postmoderne. Toge multicolore et barbe soyeuse, le bel homme se donne à fond pour assurer la bonne tenue d’un rock sensiblement bodybuildé : une musique taillée sur mesure pour les stades. Soit une production hollywoodienne sur la place des Palais. À voir pour le meilleur et pour le pire...

Forces locales

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DJ et producteur bruxellois, Luca Pecoraro réunit plusieurs façons de danser sous la casquette de Todiefor (18/8, 19.15, Mont des Arts). Arrivé à l’électro via la scène dubstep, l’artiste à la chevelure peroxydée a rapidement élargi le spectre de ses influences pour imaginer une musique totalement dans l’air du temps. Entre rythmes indiens remixés avec succès et expédition dans les contre-allées du hip-hop, Todiefor s’affirme à la croisée des genres. Pour ficeler la mélodie de son tube Cool Kids, par exemple, l’artiste s’est rapproché du chanteur Alex Lucas et des rappeurs Caballero & JeanJass. Comme quoi, l’union fait vraiment la force.
Quelque part entre BadBadNotGood et Nils Frahm, le duo bruxellois met les sens en émoi avec une formule instrumentale atypique. Aménagée à la croisée d’une batterie et d’un clavier, la musique de Glass Museum (17/8, 19.15, Mont des Arts) expose son goût pour le jazz et les matières électroniques, la mélancolie et les belles choses de la vie. Coup de cœur garanti.


La révélation

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À 24 ans, Clara Luciani (15/8, 19.15, Mont des Arts) a déjà connu mille vies. Chanteuse chez des groupes comme La Femme et Nouvelle Vague, elle a aussi travaillé avec Benjamin Biolay et le rappeur Nekfeu. Dans les morceaux de son premier album (Sainte Victoire), la jeune femme parle de l’époque, tout en soignant une rupture sentimentale à cœur ouvert. Avec ses singles irrésistibles (La Grenade, On ne meurt pas d’amour), ses faux airs de Nico et quelques références ancrées dans le rock psychédélique, l’artiste secoue sérieusement le cocotier de la pop en français. Au rayon chanson, Clara Luciani s’impose incontestablement comme la révélation de l’année.

Le cabinet des curiosités

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Nouveau phénomène de la scène électro hexagonale, Carpenter Brut (16/8, 20.45, Mont des Arts) est le projet un peu fou d’un certain Frank B. Carpenter. Sous cette identité fictive, l’artiste explore la dancefloor avec une collection de sons synthétiques chipés dans les séries télé des années 1980, dans les bandes originales signées John Carpenter ou derrière l’imagerie des meilleurs films d’horreur. À la fois sombre, sexy et rétro futuriste, la musique de Carpenter Brut a de quoi séduire les fans de Daft Punk, Justice et autres Kavinsky. Vous voilà prévenu.
Totalement inconnue du public francophone, Slongs Dievanongs (17/8, 22.00, place du Musée) est une personnalité populaire en Flandre. Anversoise d’origine grecque, la chanteuse manipule des rythmes dancehall et quelques inspirations reggae pour esquisser un rap néerlandophone et totalement protéiforme. Il paraît que les enfants adorent. Pour leur part, les parents demandent à voir.

La mauvaise blague

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Tous les goûts sont dans la nature. Bons ou mauvais, il convient cependant de choisir son camp. Heureusement, BRUZZ est là pour vous dépanner. Avec Soviet Suprem (14/8, 20.45, Mont des Arts), on racle les fonds de tiroir du kitsch à grands renforts de clichés périmés, pour la plupart importés illégalement d’ex-URSS. Emmené par John Lénine (!) et Sylvester Staline (?), le groupe français se promène sur les routes d’Europe avec Marx Attack, un disque à écouter en épongeant des litres de vodka. Autrement, ça paraît impossible…

L’épreuve du feu

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© Steve Michiels

Référence absolue du rock noir-jaune-rouge, mètre étalon de la scène anversoise, dEUS (17/8, 22.30, place des Palais) s’est retrouvé dos au mur, début 2017, lorsque le guitariste Mauro Pawlowski a annoncé la fin de sa collaboration avec le groupe. Depuis, dEUS se cherchait une nouvelle âme. L’arrivée de Bruno De Groote à la guitare vient aujourd’hui relancer les activités de la formation, toujours emmenée par l’insatiable Tom Barman. Reste maintenant à voir si l’alchimie entre les musiciens fonctionne en concert. À ce titre, la date annoncée au Brussels Summer Festival fait figure de grand test.

Le classique

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© Steve Michiels

L’affiche du Brussels Summer Festival, c’est un grand écart permanent. Entre stars à voir absolument et nouvelles têtes à découvrir à tout prix, il est parfois nécessaire de calmer le jeu. Pour reprendre son souffle et repartir dans les meilleures conditions, il est alors conseillé de miser sur une valeur sûre : une formation qui, en concert, ne se loupe jamais. Dans le genre, Calexico (17/8, 20.45, place des Palais) se pose un peu là. Son neuvième album sous le bras, le groupe de Tucson, Arizona, passe par Bruxelles pour déployer un méli-mélo qui fait toujours le boulot. Aux confins du jazz, de la country, du blues et des orchestrations mariachis, la musique de la formation américaine rêve les grands espaces et arpente les chemins de la liberté. Sur scène, c’est toujours un succès.

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